Sarah J.Maas
Fantasy - Aventure - Romance (saga déconseillée aux -18 ans)
Feyre a survécu aux défis d'Amarantha. Elle est devenue une Fae, créature immortelle, et a hérité de pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas.
Mais son cœur est resté celui d'une humaine, et elle ne peut effacer ce qu'elle a dû commettre pour sauver Tamlin et la Cour du Printemps...
Elle ne peut non plus oublier qu'elle a conclu un marché avec Rhysand, le redoutable Grand Seigneur de la Cour de la Nuit. Une semaine par mois, elle doit séjourner à ses côtés, dans son palais. Et si elle est d'abord réticente, elle va découvrir qu'il est loin d'être le Fae cruel et manipulateur qu'elle pensait connaître. Et, à ses côtés, elle va apprendre à dompter ses pouvoirs d'immortelle. Et douter de ce qu'elle ressent pour Tamlin...
Mais au-delà de la Cour de la Nuit, une menace se profile à l'horizon. Car les desseins du roi d'Hybern pourrait bien ébranler tout le royaume des immortels.
Un Palais de Colère et de Brume reprend quelques mois après la fin des événements d'Un Palais d'Epines et de Roses. Si j'avais beaucoup apprécié le premier tome, certains points m'avaient dérangée et j'espérais que la suite rattrape ces défauts. Car il est dit partout que ce second tome est le meilleur de la saga. Et bien maintenant que je l'ai lu, j'avoue avoir peur pour la suite...
Le second tome d'Acotar est bien. Oui bien, pas extraordinaire mais pas catastrophique non plus. Il se situe dans la moyenne, sans apporter de grande originalité ni chambouler la fantasy young-adult. L'histoire est des plus addictives, se lit d'une traite. Une fois le liver ouvert, il se dévore jusqu'à la dernière page. Mais je dois bien reconnaître que c'est là son principal (oserais-je dire seul ?) atout. Gros problème de rythme, personnages insupportables, univers vide, intrigue prévisible et écriture lourde, sans oublier les clichés et les incohérences... Aïe, ça commence à faire beaucoup pour un seul livre.
Comme pour le tome précédent, la première partie de l'histoire est interminable. Alors oui, elle est titrée "La prison", mais ce n'est pas une raison pour que le lecteur se retrouve à suffoquer d'ennui ! Si l'objectif de l'autrice consistait à nous faire ressentir toute la lourdeur de cette partie du récit alors oui, c'est sacrément bien réussi !
Mais ce qui m'a fait lever les yeux au ciel un nombre incalculable de fois, c'est la niaiserie de la romance. Si on peut appeler cela une vraie romance. Deux personnages censés se détester mais qui tombent dans les bras l'un de l'autre en un claquement de doigts, c'est plutôt surprenant. Un enemy to lovers qui se transforme en amourette à l'eau de rose du jour au lendemain ? Très peu pour moi. Et d'ailleurs je parlais de romance mais il n'y a rien de romantique. Toute la relation trouve sa justification dans le sexe, dommage. Les deux amants (pas de noms car je suis gentille, je vous préserve des spoils) font l'amour avant même que la romance de s'installe véritablement. Pas de sentiments mais du sexe, et franchement ça gâche tout. Leur relation ne m'a rien fait ressentir, si ce n'est de la déception.
Et malheureusement, les personnages ne viennent pas redresser ce champ de ruines. Je suis clairement passée d'une certaine incompréhension à un franche désintérêt à ce niveau là. Tamlin est insipide et ennuyant, Lucien inutile et absent. Quant au fameux Rhysand, ce "bourreau des coeurs" de tous les fans d'Acotar... Vous vous demandez si c'est aussi une déception ? Et bien oui, et une sacrément grande ! On m'avait tellement chanté ses louanges que j'ai dû placer mes exigences un peu trop haut. Il est le protagoniste cliché par excellence : le profil type du beau gosse mystérieux et ténébreux mais qui dissimule un coeur en or et un passé douloureux. Mouais, c'est du recyclage tout ça... Ce second volet apporte néanmoins un peu de fraîcheur avec une série de nouveaux personnages mais qui sont entre trop peu détaillés pour être vraiment intéressants.
Cependant accrochez-vous car je vais maintenant m'occuper du cas de Feyre. Non mais très franchement, c'est le pire personnage de la saga ! Dommage pour une héroïne. Je ne peux tout simplement pas me l'encadrer. Ses réactions ? Disproportionnées et complètement à côté de la plaque. Ses pensées? Incohérentes, stupides, irréfléchies. C'est pourtant rare pour moi de détester à ce point un héros ! Feyre est juste immature, insupportable à suivre !
Enfin, le clou du spectacle s'est avéré être la quantité limite choquante des incohérences. Pas quelques unes non, il y en avait tout le long du livre ! Et ça devient vite exaspérant. Que ce soit au niveau de l'intrigue ou dans la description d'une scène, il y avait presque toujours un élément qui venait perturber la crédibilité du récit. Je me demandais parfois si le livre avait vraiment été relu, si l'autrice avait réfléchi à ce qu'elle avait écrit et si l'éditeur avait fait son boulot. C'était hallucinant. Je ne dis pas ça gratuitement, j'ai même trois exemples à vous exposer pour me justifier :
Un des personnages, qui a le don de téléportation, affirme qu'il ne peut pas en faire usage car ses ennemis le détecteraient à cause de sa magie (l'action de se téléporter dégage de la magie qui signale la localisation de celui qui la pratique). Et au chapitre suivant, alors même qu'il se trouve dans un lieu top secret, que fait-il ? Il se téléporte ! Et ça n'a bien sûr aucune répercussion...
Deux protagonistes sont en mission et escaladent un tour dangereuse. L'un dit à son camarade qu'il ne peut pas lui confier les raisons de cette mission secrète car les murs ont des oreilles ! (les gens de la tour risqueraient de tout entendre). Et bien un paragraphe plus loin, il lui révèle tout, même ses propres projets, l'existence d'une ville cachée depuis des siècles... Enfin tout quoi ! Mais mec, tu viens pas juste de dire, vraiment à l'instant, que tu ne pouvais rien révéler ?
Cette incohérence concerne plus la structure du texte. Prenez cette phrase : "Et il me déposa sur le lit". Ok jusqu'ici tout est clair : la narratrice vient d'être installée sur un lit. Page suivante : "Et il me déposa sur le lit"... Attendez quoi ??? Mais, c'est physiquement impossible... T'es déjà sur le lit Feyre ! (oui bon c'est bien elle). Magie ou non, ça n'a aucun sens. On pourrait reprocher cette erreur à la traduction (qui est assez décriée) mais si la phrase est telle quelle, cette erreur doit également se présenter dans la version originale. Et malheureusement ce n'est pas la seule, il y a plusieurs fois ce problème dans le reste du texte.
Pour tout vous avouer, je ne m'attendais pas à écrire un avis si négatif. J'en suis la première étonnée étant donné que j'ai apprécié cette lecture. En tout cas, je vais tout de même continuer la saga, et j'espère que vous saurez davantage l'apprécier que moi.
Edition : La Martinière
Collection : Fiction Jeunesse (attention roman young adult avec des scènes de sexe)
Pages : 718
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